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Par emanou le 20 Septembre 2013 à 21:14
Avec des poubelles pleines, des cartons désossés, de vieux chariots abandonnés ou des matelas abîmés, Francisco de Pajaro donne vie à des monstres rigolos avec des bouches édentées et de gros yeux globuleux.
Cet artiste espagnol peint et bricole d’éphémères créatures à partir des déchets qui traînent dans la rue. Le résultat d’« Art Is Trash » (« l’art est ordures ») est poétique, féerique, extravagant, drôle.
Francisco de Pajaro a débuté un peu par hasard, en Espagne :
« J’exposais dans une galerie de Barcelone en 2009 et j’ai rencontré là-bas un photographe qui m’a proposé d’enregistrer une vidéo dans son studio. Quand je suis arrivé, je n’avais pas de support pour peindre, il m’a donc proposé de peindre sur un vieux meuble qu’il voulait mettre dans la rue. »
C’est alors que l’artiste commence à faire attention à tous les déchets abandonnés dans la rue. Par e-mail, Francisco de Pajaro poursuit :
« L’exposition fut un échec, je n’ai absolument rien vendu. Cette déception frustrante, ajoutée à la situation économique de l’Espagne, a été déterminante dans le changement de ma manière de faire et de comprendre l’art.
Je suis sorti dans la rue pour peindre parce que personne ne m’achetait un tableau et que les galeries ne s’intéressaient pas à mes œuvres. [...]
Je suis sorti dans la rue pour peindre tout ce que je croisais, sans donner d’importance aux efforts et à la valeur économique d’une pièce.
L’argent ne m’a jamais intéressé, je n’ai pas eu de problème à offrir mon art à la rue. Ce que je voulais, c’est peindre librement et à bas coût. »
Texte : Emilie Brouze | Journaliste
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